Affaire Naomi Musenga

J’ai effectué plusieurs démarches suite au drame relevé par la famille de Naomi Musenga. Cette tragédie a montré de grave disfonctionnement dans la prise en charge des patients et le pilotage des services. Il semble unanimement nécessaire de faire un point global pour améliorer le processus de ces services santé d'urgence. Je me suis senti particulièrement concerné en tant que citoyen de Strasbourg, Député de la 1ère circonscription du Bas-Rhin et membre de la commission des affaires sociales. Il faut tout de même rappeler que le SAMU prend en charge 25 millions d'appels par an, soit près de 1 par seconde, tous les jours en France avec des professionnels de qualité et engagés. Les députés de la majorité avait anticipé des travaux sur la question de soins d'urgence en nommant leur collègue Thomas Mesnier pour la rédaction d'un rapport qui sera remis au gouvernement dans 2 semaines.

Le mardi 15 mai, lors des questions au Gouvernement, j'ai ainsi posé une question à la Ministre des Solidarités et de la Santé, Madame Agnès Buzyn : 

 

"Le 29 décembre dernier, une jeune femme de 22 ans, Naomi MUSENGA, est décédée aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg dans des circonstances choquantes. Je crois pouvoir dire au nom de toute cette Assemblée l’émotion que nous avons ressentie et les sincères condoléances que nous adressons à sa famille et ses proches.
Nous partageons leur peine mais également leur besoin d’obtenir des réponses car ce n’est que 5 mois plus tard, après la diffusion de l’enregistrement de l’appel au SAMU, que l’attention publique s’est portée sur des manquements manifestes à la procédure réglementaire : l’appel à l’aide de Naomie n’a pas été pris au sérieux.
L’enquête interne initiée par l’hôpital ainsi que l’enquête judiciaire diligentée par Madame la Procureure de la République devront permettre d’établir la vérité sur les circonstances exactes du décès de Naomi.
Mais ne nous y trompons pas. Même si elle est confirmée par les investigations, l’erreur humaine dans la prise en compte de l’appel aux services d’urgence ne doit surtout pas masquer des dysfonctionnements éventuels plus structurels et plus profonds dans le processus de prise en charge.
C’est pourquoi je salue, Madame la Ministre, l’enquête « flash » que vous avez demandé à l’Inspection Générale des Affaires Sociales ainsi que votre démarche d’associer rapidement les représentants professionnels et syndicaux des médecins urgentistes, vous les avez rencontré hier. Vous aviez par ailleurs confié il y quelques mois à mon collègue député Thomas Mesnier, médecin urgentiste lui-même, une mission de réflexion sur les évolutions nécessaires de la prise en compte des soins d’urgence pour l’ensemble du territoire, et dont les résultats sont attendus dans les prochaines semaines.
Nous nous devons en effet, tant pour les patients que pour les personnels des services d’urgences et de santé qui œuvrent à leur service sans relâche et avec beaucoup d’engagement, le souci de l’amélioration continue des dispositifs mis en œuvre.
Pourriez-vous, Madame La Ministre, nous faire le point sur les différentes actions dont vous avez pris l’initiative et nous préciser les leviers envisagés à court et à moyen terme pour consolider et améliorer la prise en compte des soins d’urgence ?"

C'est avec une vive émotion que Madame BUZYN m'a fait part de sa détermination à améliorer les services d'urgences après avoir réuni les urgentistes et les équipes du SAMU hier à son ministère.

Avant le 1er juillet prochain, les différents services devront lui proposer une feuille de route comprenant, entre autres, une harmonisation des procédures d'urgences et l'instauration d'un contrôle qualité, inexistant à l'heure actuelle.

En parralèle, Madame la Ministre a demandé une enquête à l'Inspection Générale des Affaires Sociales et à l'inspection Générale de l'Administration par le biais de Monsieur Gérard Collomb afin d'une tragédie de ce genre ne puisse se reproduire. 

 

Retrouvez également la vidéo lors des Questions au Gouvernement du 15 mai 2018. 

Retrouvez un article dans le journal allemand "Offenburger Tageblatt" sur la marche blanche du 16 mai dernier à Strasbourg :  pdf Offenburger Tageblatt (585 KB)

 

 

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